Togo- Les Femmes Pyramides restent vent debout contre le gouvernement

Les mères de la nation déplorent l’insuffisance et l’inadéquation des dernières mesures sociales du gouvernement face à la crise socioéconomique et appellent les Togolais à rester mobilisés pour un mois d’octobre « tout en noir ».

Doléances

Les Femmes Pyramides ont adressé une correspondance au chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, et Victoire Tomegah-Dogbé, son Premier ministre, entre autres, dans laquelle elles invitent l’Exécutif « à prendre la mesure de l’urgence des enjeux et le niveau de détresse de la population » togolaise.

En clair, elles demandent au gouvernement la suppression de toutes les augmentations de prix sur l’essence, le péage et l’électricité; les mesures urgentes contre la faim et la baisse immédiate des prix des denrées de première nécessité; la dépression fiscale dans les marchés et sur les produits de première nécessité; les mesures sociales d’urgence pour les femmes et les couches les plus vulnérables notamment les personnes âgées et les enfants; les  mesures urgentes de prise en charge gratuite des premiers soins de tous les malades; l’augmentation du salaire minimum garantie à 50 000 de FCFA et l’emploi pour la jeunesse, la fin de harcèlement et la répression des forces de l’ordre dans le pays et la libération sans condition des prisonniers politiques.

Au total une demi-dizaine de revendications sociales devant permettre aux Togolais de souffler un peu dans un contexte aggravé par les conséquences de la pandémie de coronavirus sont émises.

Réponse de l’Exécutif

Ce samedi 21 août, le gouvernement annonce deux mesures d’application immédiate. La première est la gratuité des frais d’inscription et de scolarité pour l’année académique 2021-2022 pour les collèges et les lycées d’enseignement public sur l’ensemble du territoire national.

La seconde, la prise en charge par l’État de la tranche sociale des factures d’eau et d’électricité pour le mois d’août 2021.

Une réponse simpliste, destinée à améliorer temporairement le pouvoir d’achat des couches les plus vulnérables mais qui ne règlent pas le fond du problème, regrettent-elles.

Contre-attaque

Tout en se réjouissant de cette annonce, celles qui donnent la vie estiment que ces mesures sociales sont « très insuffisantes et inadéquates… face à l’ampleur de la crise sociale et économique du pays et au regard des 7 revendications à lui adressées ».

Elles ne sont pas les seules à le déplorer. En effet, « ces mesures prises par le Gouvernement bien que salutaires restent largement insuffisantes à résoudre de façon systématique le problème de la vie chère de beaucoup de togolais pour qui la pauvreté reste la norme », regrette de son côté le Parti du peuple et d’intégrité.

Ces femmes, pour leur part, encouragent Faure Gnassingbé et son gouvernement « à aller plus loin que ces mesurettes et à satisfaire toutes les 7 revendications ».

« …tout en noir » en octobre prochain

Pour montrer leur insatisfaction, les Femmes Pyramide « annoncent par conséquent la reconduction du port du noir en signe d’insatisfaction, de colère et de ras-le-bol pour tout le mois d’octobre et exigent du gouvernement que des mesures urgentes et plus audacieuses soient prises pour la satisfaction immédiate des 7  revendications formulées par les femmes togolaises, mères de la nation qui payent le plus grand tribut de la cherté de la vie, de la pauvreté endémique et généralisée dans le pays ».

Du 12 au 18 juillet et du 26 au 1er aout 2021, les mères de la nation ont déjà lancé une mobilisation du port du noir, en signe de protestation « contre la mauvaise gouvernance, la faim, la pauvreté, la vie chère, le calvaire, le suicide et le bâillonnement qui rythment la vie quotidienne des Togolais ».